La musique arabo-andalouse
Al Andalus, nom donné au sud de la péninsule Ibérique où s’établirent les invasions successives de peuples d’origine arabe et nord-africaine du VIIIe au XVe siècles, fut pendant le Moyen-Âge un foyer de culture dont l’influence devait rayonner sur toute l’Europe médiévale. L’Europe n’avait alors pas encore atteint un degré de civilisation comparable à la splendeur et au raffinement extrême auxquels étaient déjà parvenus les habitants du Sud de l’Espagne. Très vite, après que le Califat de Cordoue eut proclamé son indépendance en 755, la culture devint autochtone, aboutissant à une forme de vie et à un esprit typiquement andalous, nés du mélange des cultures antérieures de la péninsule, du legs grec et des apports orientaux. Déjà à l’époque romaine, les danseuses de Cadiz, héritières présumées de la culture de l’île de Tartessos, étaient célèbres.
La musique, proscrite par le Coran au même titre que le vin ou toute forme de représentation anthropomorphique ou animale, était particulièrement florissante en Al-Andalus grâce au mécenat des émirs, des princes et des califes. Étudiée par les plus illustres théoriciens, elle était interprétée par les meilleurs musiciens. On comprend aisément qu’un peuple, établi dans une région très fertile, amoureux de la nature et des plaisirs les plus raffinés, du bon vin, de la poésie la plus exquise et des plus hautes manifestations de l’esprit, ne pouvait suivre avec une très grande orthodoxie les prescriptions du prophète.
La musique arabo-andalouse ou hispano-musulmane nous a seulement été transmise par la tradition orale. Au début du XIIIe siècle et après la conquête de Cordoue, Séville et Valence par les chrétiens, les habitants de Cordoue s’installèrent à Tlemcen, ceux de Séville à lfriqiya, l’actuelle Tunis, et ceux de Valence à Fez. Grenade demeura le seul centre musical de la péninsule. La ville étendit son influence jusqu’aux villes nord-africaines déjà citées, jusqu’à sa chute, le 2 janvier 1492, date à laquelle les habitants de Grenade allèrent s’établir à Tetuan et Chauen. Ces villes conservent encore la tradition de cette culture dans sa plus grande pureté.

La grande forme musicale où brillèrent particulièrement les arabo-andalous est la Nouba, littéralement “tour”. C'est une série ou une suite de mélodies regroupées en différents mouvements, selon un ordre préétabli et composées dans le même mode musical. Historiquement selon le livre de El Haik (Mss. de Tetuan), il y avait vingt-quatre Noubas qui correspondaient aux vingt-quatre heures du jour, mais malheureusement elles ne nous sont pas toutes parvenues, et celles qui ont survécu ne sont pas toutes complètes. La Nouba est une forme musicale monodique très élaborée. Elle est uniquement instrumentale ; même lorsque le chant y constitue un élément concertant inséparable, il n’a pas de valeur artistique en soi, mais seulement une fonction décorative. La Nouba n’a pas d’expression dynamique et ses mouvements s’accélèrent progressivement du milieu jusqu’à la fin. Ses deux éléments essentiels sur le plan musical sont la mélodie - instrumentale et vocale - et le rythme. La composition mélodique est basée sur un nombre variable de mélodies (sana‘a) précédées d’un prélude instrumental, qui peut être de différents types : M’shalya ou Buguia, Si le rythme est libre, et Touchia (prélude) ou Bacheraf (ouverture) si le rythme est défini. Un M’shalya interprété par un instrument en solo est appelé Taqsim. Par ailleurs, un autre type de chanson, le Mual, de rythme libre et de caractère parfois improvisé, vient s’intégrer dans la Nouba.

Un autre chant enfin, appelé Inshad, est utilisé tantôt comme prélude, tantôt pour relier les mouvements entre eux. Après l’introduction, constituée par l’une des formes du prélude déjà exposées, commence l’exécution de la suite, selon un plan général d’organisation rythmique. Le rythme, toujours complexe, est l’élément distinctif de chacune des cinq parties qui forment la Nouba et qui donnent leurs noms aux cinq mouvements: Basit, Qaim ua nisf, B‘tayhi, Darf et Quddam.
La tradition nous rapporte que nous devons au musicien Ziryab les règles écrites d’interprétation des Noubas et la façon dont devaient se dérouler les concerts. Ce singulier personnage qui arriva à Cordoue en 822 était né en 789 en Irak, Il était disciple à Bagdad du célèbre Ishaq-al-MawsiIi, le musicien de cour du Calife Harum-al-Rachid. À cause de la jalousie qu’il éveilla chez son maître, pour avoir enthousiasmé le calife, il dut quitter la ville. Il chercha fortune en Afrique où il s’installa pour peu de temps à la cour de Ziyadat Allah Ier à Ifriqiya et de là écrivit au calife de Cordoue Al-Haquem Ier qui, en réponse, l’invita à sa cour. Quand le musicien débarqua à Algesiras, il apprit que Al-Haquem Ier était mort. Son fils et successeur, Abd-al-Rahman II, contemporain de Charlemagne, amoureux de musique plus encore que son père, le reçut avec une telle abondance de présents qu’il n’hésita pas à s’installer en Espagne pour le restant de ses jours. Avec lui pénétrèrent en Andalousie les courants d’influence qui devaient donner une nouvelle orientation à la culture, aux mœurs et à la vie quotidienne. Sous l’influence de Ziryab, la cour et la ville de Cordoue transformèrent leurs mœurs domestiques, leur mobilier, leur cuisine, leurs manières, et bien des siècles plus tard, son nom était encore invoqué à l’apparition d’une mode nouvelle dans les salons de la péninsule. Sur le plan musical, son influence fut plus grande encore, puisque, comme on l’a dit, il fixa les règles d’interprétation et de déroulement des concerts. Il fonda à Cordoue un conservatoire qui, à ses débuts, présentait de grandes similitudes avec l’école orientale de Ishaq-al-Mawsili, mais évolua très vite dans une direction tout à fait originale.
Il introduisit ainsi en Espagne les chansons orientales d’origine ancienne gréco-persane, véritable matrice mélodique de la musique européenne postérieure. Au nouveau luth qu’il avait inventé, il ajouta une cinquième corde qu’il plaça entre les quatre autres du luth traditionnel représentant les quatre tempéraments du corps humain.

Pour situer la musique arabo-andalouse dans son contexte historique, il faut rappeler que les arabes furent les premiers à découvrir les théories musicales grecques, à les assimiler et à les enrichir. L’influence de cette musique sur l’Europe du Moyen-Âge est bien plus profonde et importante qu’on ne serait porté à le croire. Près de deux cents traités musicaux ont été écrits entre le IXe et le XIIIe siècles, certains d’une grande importance. Ces traités étaient étudiés et connus dans les principaux monastères européens. L’exemple et l’art des théoriciens et musiciens arabes marquèrent la naissance de la musique européenne, telle qu’elle nous apparaît dans les premiers chants romans de l’Espagne chrétienne et du Sud de la France, ainsi que le développement de la musique religieuse et du plain-chant. Cette influence apparaît d’autant plus évidente si nous énumérons la quantité d’instruments qui devinrent d'usage courant en Europe, certains d’origine orientale et perse comme le luth, le psalterion ou canon, le rebec ou la vièle, etc … et d’autres d’origine grecque comme l’orgue décrit déjà au IXe siècle par Mafatih Al-Khouarez-mi et Ibn Sina dans son livre de Science II (“Qitab al-shifa”).

La forme poétique la plus typique des poètes andalous a été la muwaxxaha ou zéjel, créée par Mucaddam Ben Mufa el Cabri, un aveugle de la province de Cordoue qui vécut au temps de l’émir Abdallah et de Abderraman II, à la fin du IXe et au début du Xe siècle. Cette forme poétique fut extraordinairement populaire pendant tout le Moyen-Âge. Dans les cours provençales, premier reflet de l’esprit des cours galantes et raffinées à la manière andalouse qui se manifeste dans l’Europe chrétienne, les troubadours, voyageant d’un pays à l’autre, connaissaient très bien la musique arabo-andalouse ainsi que l’utilisation des instruments. La forme du Zéjel apparaît déjà chez certains des plus anciens comme Guillaume de Poitiers. Au nord de la France nous trouvons une multitude de ballades et de rondeaux écrits en forme de zéjel, certains datant du XIle et la majorité du XIIIe siècle. Le célèbre rondeau “La Belle Aëliz”, dans le “Jeu de Robin et de Marion” d’Adam de la Halle, est un zéjel de la forme Ia plus pure. Le grand Guillaume de Machaut nous a donné maintes preuves de sa connaissance très approfondie de la musique et des instruments arabes. En Italie, la forme du zéjel apparaît pour la première fois dans l’éloge de Fra Jacopone da Todi, disciple de St François d’Assise. De nombreux frottole et d’autres chants italiens ont par ailleurs la structure du zéjel, qu’ils soient du XIVe, XVe ou XVIe siècles.
Dans l'Espagne chrétienne du XIIIe siècle, le roi Alfonso X Le Sage (1230-1284) forme une cour où se développe le meilleur des cultures arabe, juive et chrétienne. II fonde l’école des traducteurs de Tolède dont l’importance est bien connue et l’Université de Salamanque où l’enseignement de la musique est dispensé avec l’arithmétique, l’astronomie et la géométrie, comme il était d’usage dans les centres d’études arabes. Dans son œuvre musicale “Les Cantigas de Santa Maria”, des quatre cent dix-sept compositions qui forment la collection, trois cent trente-cinq sont des zéjels. Les miniatures représéntées à l’en-tête des Cantigas de Loor sont très précieuses pour l’étude des instruments romans et gothiques et même arabes puisque plusieurs musiciens arabes y sont représentés, jouant le Qitar (tambour), Ud (luth), Bug (petite flûte), Quanum (Psalterion), Ghaïta (cornemuse), Kaman-jeh (viole), Rabat (rebec) et Darabukka (Darbuga).

En écoutant cette musique, nous nous imprégnons de l’atmosphère qui règne encore dans les Alcazars de Séville ou dans l’Alhambra de Grenade ou dans la mosquée de Cordoue et dans les ruines du palais de Mandinat-az-Zahara. Une atmosphère qui est encore vivante dans les rues des villes andalouses et qui évoque l’amour de la vie, le goût de la beauté qui remplissait la vie quotidienne arabo-andalouse plus profondément que celle de tout autre peuple.
Pour résumer :

La désignation “arabo-andalouse” peut s’appliquer aux pièces musicales originaires d’une grande partie de l’Espagne, occupée par les Arabes jusqu’à la fin du XVe siècle.
Plusieurs musicologues ou musicographes ont travaillé à la transcription de cette musique, à la fois au Maroc, en Algérie et en Espagne, relançant l’intérêt qu’elle offre pour la compréhension de l’évolution musicale en Europe occidentale. Cette désignation a cependant été contestée ou remplacée par d’autres :
En Europe, on trouve des expressions telles que “arabo-musulmane”, “hispano-arabe”, “arabe et maure”.
En Algérie, on parle de “musique andalouse” puis de “musique classique” pour aboutir plus récemment à “musique classique andalouse” puis “musique andalouse maghrebine” avec des distinctions selon les trois pays concernés, Algérie, Tunisie et Maroc.

Quelques points de repère :

Pour évoquer les origines de la musique arabo-andalouse, il convient de parler de l’arrivée de Zyriab, originaire de Bagdad, à la Cour du calife de Cordoue en 822. Musicien de génie, Zyriab aurait ajouté une cinquième corde au luth, serait l’inventeur du plectre, et aurait composé près de 10.000 chansons tout en créant une méthode d’enseignement du chant. Il aurait défini la structure de la nouba, suite instrumentale et vocale. Celle-ci constitue une des formes principales de la musique arabo-andalouse.
Il existait à l’origine 24 noubat, chacune composée dans un mode défini. Il n’en reste actuellement plus que 11 au Maroc, 16 en Algérie (dont 4 inachevées) et 13 en Tunisie. Chaque nouba correspondait à une période de la journée et se divisait en une suite de plusieurs pièces de rythmique différente. En général, les mouvements de la nouba s’enchaînent en accélérant progressivement le tempo, jusqu’à la dernière pièce, plus lente, destinée à l’apaisement.
D’autre part, il semble historiquement intéressant de citer le rite liturgique mozarabe (1, 2) aboli lors du Concile de Burgos en 1081, au profit du chant grégorien.
Parmi les Cantigas de Santa Maria (recueil de 400 chansons dû à l’initiative d’Alfonse X, roi de Castille au XIIIe siècle), certaines ont manifestement subi l’influence de la musique arabe ; par exemple, la Cantiga n°20, basée sur des rythmes berbéro-andalous (3, 4), ou encore la Cantiga n°362 (5).

La Nouba
Actuellement, il existe différents types de nouba :
D’une part, dans les pays du Maghreb :
Maroc, nouba en 5 parties (6)
Algérie, nouba en 9 parties (7, 8)
Tunisie, (9, 10, 11)

D’autre part, à l’est du monde arabe :
Égypte, (12, 13, plages 3 et 8)
Syrie, (14 et 15)
Irak, (16, 17, 18)
Références discographiques :

1. Chant mozarabe
Harmonia Mundi, 1994.
Anonyme : Chant mozarabe
Interprètes : Marcel Perès, Ensemble Organum.
Sources : manuscrits de la chapelle mozarabe de Tolède [XVe-XVIe s.] - Missale mixtum secumdum regulam beati Isidori, dictum Mozarabes [1500] - Barcelone, Orfeo Catalan ms.1, XIIIe-XIVe siècles * Office des lectures * Prière eucharistique

2. Chant mozarabe
Jade, 1994. Enregistrement 1991.
Anonyme : Chant mozarabe
Interprètes : Schola Antiqua de Espana, Laurentino Saenz de Buruaga, Chef de chœur.
Note : Ordo in finem hominis diei * Ordo in coena domini. Ad pedes lavandos * Cantica ex missa mozarabica * Ex officium defunctorum

3. Codex las huelgas (Vox iberica II)
Deutsche Harmonia Mundi, 1992. Enregistrement 1989.
Anonyme : Manuscrits espagnols du XIIIe s. : Codex Las Huelgas, Madrid, Biblioteca Nacional
Interprètes : Sequentia.
Note : Chants au Monastère royal de Las Huelgas de Burgos - XIIIe et XIVe siècles* Mater patris et filia - Maria, virgo virginum - Ex illustri nata prosapia - Audi, pontus ; audi, tellus - Mundi dolens de iactura - Ave Maria, gracia plena - O plena gracia - Virgo sidus aureum - Catholicorum concio - Quis dabit capriti meo aquam - O monialis concio burgensis - Resurgentis Domini - Rex obiit et latibu Castelle gloria - Plange, castella isera - Benedicamus Domino com cantico - Stabay iuxta Christi crucem - Benedicamus virgini matri - Qui nos fecit ex nichilo - Verbum patris hodie - Benedicamus-Hic est enim precursor - Salve regina glorie - Casta catholica/Da, dulcis domina - In hoc festo gratissimo - Psallat chorus in novo carmina/Eximie pater etregie - O plangant nostri prelati . Fa fa mi fa mi re/Ut re mi ut re mi - O gloriosa Dei genitrix

4. Cantigas de Santa Maria
Alfonso el Sabio [Alphonso X]
Astrée, 1981. Enregistrement 1980.
Œuvres : Cantigas de Santa Maria - extrait : (1.) A que por muy gran Fremosa, cantiga 384, csm 384
Interprètes : Esther Lamandier Mezzo-soprano.
Note : Alfonso eL Sabio : cantigas de Santa Maria* Cantiga 384, A que por muy gran fremosura - cantiga 159, Non sofre Santa Maria - cantiga 60, Entre Av’e Eva - cantiga 340, Virgen Madre groriosa - cantiga 150, A que Deus ama, amar devemos - cantiga 322, A Virgen, que de Deus Madre - cantiga 391,Como pod’ a Groriosa - cantiga 27, Non devemos por maravilla teer - cantiga 20, Virga de Jesse*
Esther Lamandier : chant, harpe, orgue portatif et viele*

5. Magnificentia Iberica - Musique espagnole au Moyen-Âge
ASV Records, 1995.
Interprètes : Florata.
Note : A que faz os peccadores (cantiga 234) - Splendens ceptigera (Llibre Vermeil) * Miragres fremosos (estampie on cantiga 37, arr. Rayborn) - Ben pode Santa Maria (cantiga 262) - Annua gaudia (Magister Airardus Viziliacensis, Codex Calixtinus) - El rey de Francia (mélodie trad. des juifs sépharades) - Des oge mais (cantiga 1) - Los set gotxs recomptarem (Llibre Vermell) - Estampie on los set - Nenbre sse te, Madre (Cantiga pour la Vierge 11) - In sapiencia disponens (Las Huelgas codex) - Trois mélodies traditionnelles andalouses (arr. Florata) - Inperayritz - Verges ses par (Llibre Vermell) - Tanto son da groriosa (Cantiga 48)
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6. Andalusian music from Morocco
Moroccan Ensemble Fez
Deutsche Harmonia Mundi, 1991. Enregistrement 1977.
Morceaux, plages : 1 Nauba al-rasd / 2 Nauba al-maya
Intervenants : Moroccan Ensemble from Fez :, Hagg Abdelkarim Rais Direction, Vocals/voix, Rabab [Egyptian fiddle], Muhammad Bagdub Vocals/voix, Sidi Samlali Violon, Vocals/voix, Muhammad Ben Hayyun Violon, Vocals/voix, Hagg Muhammad Buzuba Luth, Vocals/voix, Saleh Cherki Cistre à touches, Qanun, Vocals/voix, Hagg Muhammad Tazi Târ, Vocals/voix, Hagg Abdelahad Amri Vocals/voix, Darabukka.

7. Musique arabo-andalouse vol.1
Habib Guerroumi
Playa Sound, 1994.
Morceaux, plages : 1 Inqilabat: Bady’alijamal walma’na / 2 Mana’tom ’anna ladhydha iwisali / 3 Ya saqi ’isqi habyby / 4 Tushyya: Nawba du Sultan / 5 Nawba: M’seder - Madloum wa moushatki / 6 Btayhi - Wa’ala shohobi l’ashya / 7 Istikhbar - Walamma tabaddat lirrahyli jimalouna / 8 Derdji - Ya jabiri / 9 Insirafat: Ya ’ashiqyna saddiqou / 10 Lahib eshshams sa’el / 11 Ya mahla ittisaly / 12 Tarahhalou / 13 Ya qawm ’ntasheb ’amry / 14 Ashiyatoun / 15 Qadriya: law kana fi nnawmi nadry
Intervenants : Habib Guerroumi Vocals/voix, Oud.

8. Musique arabo-andalouse vol. 2
Habib Guerroumi
Playa Sound, 1995.
Morceaux, plages : 1 Inqilabat: Wa man ly bijismy (trad) / 2 Wa man liqalby qad kawa (Trad.) / 3 Yatibou ’ay shy wa natamatta (Trad) / 4 Tûshyya: Sikâ (Trad.) / 5 Nawba: M’seder: Ya nas ma ta’dhirouny (Trad.) / 6 Btâyhî: Zada ihoubbou wajdy (Trad.) / 7 Istikhbar: Min fadlak habberny (Trad.) / 8 Derdj: Houbby lladhy ra’any na’shaqouhou (Trad.) / 9 Insirâfât: 1er insirâf: Ma tiftiker ya ghazaly (Trad.) / 10 2e insirâf: Ya lawn el’asa (Trad.) / 11 1er khlas: Ya man dara man na’shaqouhou (Trad.) / 12 2e khlas: Dir el’ouqar (Trad.) / 13 Dalidla: ’Ifraj rabby (Trad.) / 14 Qadriya: ’dha ’ihyaj li gharamy (Trad.) / 15 Mahla ’ousoulak (Trad.)
Intervenants : Habib Guerroumi Vocals/voix, Oud.

9. Tunisie : chants et danses
Arion.
Morceaux, plages : 1 Musique andalouse : Introduction au Malouf / 2 Malouf / 3 Mouachah / 4 Musique au café maure / 5 Musique des nomades du désert: Danse des gargoulettes / 6 Le chamelier  / 7 Fêtes sahariennes / 8 Danses bédouines
Note : Enregistrement : Gérard Kremer.

10. Le malouf tunisien vol. 1
A.A.A.Compact, 1992.
Morceaux, plages : 1 Ghazalan / 2 Jaâ zaman al inchirah / 3 Naourat et’bou’ / 4 Bada biqaddin-ya achiqine / 5 Berouel raml maya / 6 Ouaslat mhay ar Iraq

11. Malouf tunisien : congrès du Caire 1932
A.A.A.Compact, 1994.
Morceaux, plages : 1 Nouba rast dhil*Istiftah-sadr*Abyat-btaïhi*Touchia-berouel*Darj et khatm / 2 Qacida: Alihadou dhabyine / 3 Mouwachah / 4 Taqcim: R’haoui et dhil / 5 Taqcim: Araq et sika / 6 Qacida tab’husseïni / 7 Taqcim: rast et raml maya / 8 Taqcim mazmoum et asfahan
Intervenants : Mohamed ben Hassan, Mohamed Cherif.
12. Nomade - Hussein el Masry
KARDUM, 1996.
Morceaux, plages : 1 Rue de l’orient / 2 Takasim / 3 Andalousie / 4 Samaï aloud / 5 Nomade / 6 Abydos

13. Égypte : art vocal et instrumental du XIXe siècle
Aïcha Redouane
Ocora, 1993.
Morceaux, plages : 1 Wasla en Maqâm sigah/irâq: Samâ i irâq / 2 Dûlâb huzâm / 3 Mûwashshah “Anâ min wajdî anâ wa ’aghanni” / 4 Taqsîm qânûn-layâli-mawwâl / 5 Dawr “Matta hayâtak” / 6 Wasla en Maqâm râst: Tahmîla râst / 7 Dûlâb râst / 8 Mûwashshah “Hayyara-i-afkâra badri” / 9 Qasidâ mursala “Waqfatan ayyûha-i-qnatashâkâ” / 10 Dûlâb râst (introduisant la qasîda) / 11 Qasidâ mûwaqqaa “Kam baathnâ maa-n-nasîmi salâmâ” / 12 Wasla en Maqâm nahawand: Dûlâb / 13 Taqâsîm-layâlî bamb / 14 Dawr “Kâdnî-i-hawâ”
Intervenants : Aïcha Redouane Vocals/voix, Ensemble Al-Adwar :, Salâh El Dine Mohamed Qanun, Brahim El-Otmani Oud, Osama Hantira Violon, Habib Yammine Riq.

14. Chants sacrés et profanes de Syrie
Sabri Moudallal
Institut du monde arabe CD, 1994. Enregistrement 1993.
Morceaux, plages : 1 Wasla dans le mode hijâz kâr / 2 Wasla madâ’ih nabawiyya
Intervenants : Sabri Moudallal Vocals/voix, Maher Moudallal Vocals/voix, Mohammad Hamadie Vocals/voix, Muhammad Qadri Dallal Luth, Wahid Saqa Cithare, Qanun, Abdel Mon’im Sankari Violon, Muhammad Khayr Nahhas Nay, Muhammad Saleh Baghdache Riq, Mazhar.

15. Récital : Mounir Bachir - Solos De Luth-Oud
Munir Bachir
A.A.A.Compact, 1988.
Morceaux, plages : 1 Le maqam en Irak: Maqam nahawend  / 2 Maqam rast / 3 Maqam kourdi / 4 La voix de l’orient  / 5 Le oud fou  / 6 Hayra / 7 L’orient en Andalousie  / 8 Mohamed Elkassabgi, “Taqassim”: Taqsim bayati / 9 Taqsim saba / 10 Taqsim hidjaz / 11 Dalaâ elhawanem (Ladie’s coquetry)
Intervenants : Munir Bachir, Mohamed Elkassabgi.

16. Le maqam en Irak vol. II : congrès du Caire 1932
Mohamed Elkabbandji
A.A.A.Compact, 1994.
Morceaux, plages : 1 Taqsim oud / 2 Taqsim qanoun / 3 Ya naes ettarf / 4 Mali ara elhem / 5 M’sellem ouella dhaker / 6 Ara atharouhom / 7 Men youm forqak / 8 Ya sah rob’i jofouni
Intervenants : Mohamed Elkabbandji Vocals/voix.

17. Histoire d’amour orientale : le luth de Baghdad
Nassir Shamma
Institut du monde arabe CD, 1994.
Morceaux, plages : 1 Souvenirs / 2 Une histoire d’amour orientale / 3 Douce brise / 4 Une nuit paisible à Baghdad / 5 D’Assour à Séville / 6 Messe babylonienne / 7 Chanson irakienne ancienne / 8 Dialogue entre deux poètes / 9 L’abri d’al-’Amiriyya
Intervenants : Nassir Shamma Luth.
Pour approfondir :

La musique arabo-andalouse (Livre + CD)
Christian Poché
Cité de la Musique/ Actes Sud, 1995.
Morceaux, plages : 1 Tûshiya iblîs / 2 Bitayn / 3 Majzou’al-ramal / 4 Mawwâl raml al-mâya / 5 Hymne chérifien / 6 Inqilâb raml al-mâya / 7 Tûshiya mâya / 8 Zâranî mahbûb al-qalb (muwashshah) / 9 Tchambar ’Irâq / 10 Barâwil mâya / 11 Shughl asba’ayn / 12 Bashraf kabîr / 13 Muwashshah dor / 14 Muwashshah qadd / 15 Muwashshah lil-’âshiqî fî al-hawa dalâyil / 16 A la una nasse io / 17 Nihavend sharki
Intervenants : Azouz Bennani, Abderrahman Zouiten, Driss Benjelloul, Shalum Ben Hayum, Fanfare de la garde noire du sultan, Mouzino, Edmond Nathan Yafil, Mohammed Sfindja, Moutribia, Ahmed Ellouz, Kiki Attal, Maurice Addawi, Sulaymân Abû Daoud, Basîl Al-Hajjâr, Abd Al-Qâdir Al-Mawsilî, Haim Effendi, Hâfiz Sâmî Effendi.

Musiques du monde arabe, écoute et découverte (Livre + CD)
Christian Poché
Institut du monde arabe CD, 1994.
Morceaux, plages : 1 Doulab instrumental pour takht / 2 Mgalsy / 3 Maqâm Ibrâhîmî / 4 Taqâsîm et layâlî / 5 Muwashshah bayyâtî / 6 Appel à la prière par / 7 Récitation du Coran (sourate al-Fâtîha) / 8 Récitation du Coran (sourate Loqman) / 9 Madîh: tala’a al-badru ’alaynâ / 10 Dhikr / 11 Mawwâl (Nouba sikâ) / 12 Oughniya / 13 Maqâm ’Abdâlî / 14 Chanson kabyle / 15 Rwais Larbi Ben Abdallah / 16 Taqsîm rast pour oud / 17 Achouiq pour voix et flûte / 18 Samâ’î bayyât’i al-Âryân / 19 Bashraf de la nouba raml al-Mâyâ / 20 Taqsîm hîjâz pour rabâba / 21 Mezoued / 22 ’Ayyâlah / 23 Madroshé syriaque / 24 Sot / 25 Oughniya
Intervenants : Muhammad Al-Qubbanjî, Salah Al-Dîn Kabbâra, Al-Shaykh Ali Ibn ‘Abd Al-Rahman Al-Hudhayfî, Al-Shaykh Al-Amin Al-Tahir Al-Tlili, Sabri Moudallal, Muezzins d’Alep, Muhammad Al-Shuwayka, Muhammad Taha, Larbi Ben Abdallah, Cherifa.


Petit lexique de la musique arabo-andalouse :

Nouba :
Forme de musique arabo-andalouse, consistant en une suite chantée et instrumentée.
Malouf :
Littéralement “conforme à la tradition”, désigne à Constantine, en Lybie et en Tunisie, la musique arabo-andalouse. 
Wasla :
Littéralement “ce qui relie”. La wasla rassemble des pièces chantées et instrumentées. Elle ne survit de nos jours que dans la ville d’Alep (Syrie).
Mahloun :
Genre traditionnel et urbain au Maroc, basé sur la qasîda. Son lien avec l’art arabo-andalou est de plus en plus admis.
Muwashshah :
Poème de forme libre, s’opposant à la qasîda classique. Il peut être déclamé ou chanté.
Qasîda :
Poème monorime arabe apparu à l’époque antéislamique. En Afrique du Nord, la qasîda relève d’avantage de formes populaires et n’est pas incluse dans la nouba.
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